Octobre 2013 – Tour du monde déontologique

Crédit photo : clspeace cc

Au-delà du chagrin

30 septembre, Toronto. L’ombudsman de CBC, Esther Enkin, estime qu’il était pertinent de diffuser une entrevue avec la veuve du chauffeur qui était au volant de l’autobus entré en collision avec un train, le 18 septembre, en banlieue d’Ottawa.

Outre la plainte analysée par l’ombudsman, CBC admet avoir reçu plusieurs plaintes concernant la pertinence de cette entrevue diffusée le lendemain de la tragédie, durant l’émission radiophonique Ottawa Morning. Un message signé par le directeur de la station a d’ailleurs été publié sur le site Internet, à côté du résumé de l’entrevue.

Même si l’ombudsman reconnaît que l’entretien pouvait être difficile à écouter, elle croit que l’une des questions à poser au lendemain de la tragédie concernait le fait que le chauffeur ne se soit pas arrêté alors que les passagers lui criaient de le faire. « Il est compréhensible alors que la veuve du chauffeur d’autobus, Terry Woodard, ait voulu que les gens en sachent plus sur son mari et qu’elle veuille dire ce qu’elle sait à propos de son dossier de conduite et de sa santé », mentionne l’ombudsman.

Elle estime que l’objectif de l’entrevue, qui était de mieux comprendre les faits et l’impact émotionnel de l’événement, est légitime.

L’ombudsman fait remarquer que l’entrevue a été préenregistrée. « Ils l’ont fait par respect pour Mme Woodard, au cas où elle n’aurait pas pu s’exprimer de façon cohérente en raison de sa douleur », explique Mme Enkin. Elle note également que le ton de l’entretien était respectueux.

Même si elle considère que la direction a pris la bonne décision en diffusant l’entrevue, Mme Enkin juge qu’il aurait été pertinent d’aviser les auditeurs que celle-ci était difficile à entendre.

Elle conclut que les Normes et pratiques journalistiques ont été respectées.