Depuis une décennie, les médias traversent une zone de turbulence qui ne montre aucun signe d’apaisement sur les écrans radar. Gestionnaires d’entreprises médiatiques et gens d’affaires tous azimuts doivent aborder les nouveaux territoires de la communication avec des outils de navigation adaptés. Le Pôle Médias à HEC Montréal offre un nouveau point de repère. Entrevue avec son directeur, Sylvain Lafrance.
Il s’agit du troisième réseau de ressources du genre à voir le jour à HEC Montréal, après la création du Pôle santé et du Pôle énergie.
Plateforme de réflexion et de formation, le Pôle médias réunit des professeurs et des chercheurs experts de HEC Montréal et des praticiens qui s’intéressent au domaine des médias.
Outiller les gestionnaires qui participent à la fabrication de l’information et sensibiliser tout autre chef d’entreprise au rôle des médias : le double objectif du Pôle est abordé par la formation et la recherche.
Du côté des gestionnaires de médias, les enjeux se multiplient, mais les questions fondamentales demeurent les mêmes, affirme M. Lafrance, ancien vice-président des services français de Radio-Canada.
« Au-delà des modèles d’affaires, au-delà des tuyauteries qui permettent de diffuser des médias, il y a aussi des contenus dont il faut parler. Les médias doivent continuer de favoriser le débat démocratique et ça aussi, c’est des choses qu’on doit parfois enseigner aux dirigeants d’entreprise. »
Par ailleurs, les gestionnaires de divers horizons ont aujourd’hui de plus en plus de raisons de vouloir comprendre, apprivoiser, voire utiliser les médias. Dans un cas comme dans l’autre, l’éthique journalistique est incontournable, admet Sylvain Lafrance.
« Aujourd’hui, l’éthique est une valeur importante pour toutes les entreprises, à cause du nouveau pouvoir citoyen, du nouveau pouvoir du consommateur, qui exige des valeurs éthiques, qui exige des valeurs de transparence. Cette exigence-là est de plus en plus importante. Ça dépasse de loin l’univers des médias. »