Les exigences du CRTC relatives au » traitement équitable » qui doit être accordé aux partis politiques et aux candidats par les médias électroniques ne devraient pas être applicables aux émissions de nouvelles d’affaires publiques. De telles exigences ne devraient concerner que les seules émissions comprises dans les catégories désignées, par le CRTC, comme émissions de » temps payé » et de » temps gratuit « , lesquelles sont sous le contrôle éditorial des annonceurs, des partis ou des candidats.
C’est là le sens de l’intervention du Conseil de presse du Québec à la suite de l’invitation lancée par le CRTC qui procède actuellement à une révision de sa réglementation concernant la radiodiffusion en période électorale.
Dans sa lettre adressée au CRTC le 10 novembre, le Conseil de presse a soutenu que le critère déterminant en la matière devrait être la présence (ou l’absence) de traitement journalistique ou de contrôle éditorial du produit mis en ondes. Dès lors que ledit contrôle incomberait à la titulaire de licence, les exigences relatives au » traitement équitable » (partage du temps d’antenne entre les différents partis et candidats) tomberaient sous peine d’établir, en agissant autrement, un système de contrôle des contenus de l’information.
En pratique, cela signifie que la diffusion d’entrevues ou de » portraits » (ou profils) de même que l’organisation de débats électoraux radiodiffusés et télédiffusés ne devraient en aucun temps, lorsque soumis au traitement journalistique du diffuseur, être assimilées à du » temps payé » ou du » temps gratuit » mis à la disposition des candidats ou partis politiques. Cela posé, les médias devraient, dans un tel contexte, demeurer complètement libres de leurs choix rédactionnels, tant en ce qui a trait au nombre et au statut des invités qu’en ce qui concerne la forme des dits débats, portraits ou entrevues.
On se rappellera que le Conseil de presse avait déjà fait valoir des vues similaires auprès du Directeur général des élections du Québec lors du » débat sur le débat des chefs » au cours de la campagne électorale québécoise de 1985.
Selon cet organisme voué à la protection et à la promotion du droit du public à l’information et de la liberté de la presse, si l’on veut préserver l’autonomie rédactionnelle et la crédibilité des médias et, plus globalement, la liberté dont doit jouir la presse pour transmettre sans entraves au public une information à laquelle il a le droit, il serait fort malvenu et malsain de confondre ces deux réalités complètement distinctes que sont l’information d’une part, et la publicité-propagande d’autre part.