Les échos du Printemps érable
Le thème du conflit étudiant ou ses échos ont généré nombre de plaintes contre les journalistes et les médias cette année. Le nombre élevé de plaintes (512 plaintes entre le 1er juillet 2012 et le 30 juin 2013, comparativement à 135 lors de la précédente période) est attribuable au conflit étudiant, qui a engendré à lui seul 351 plaintes, qui ont été regroupées en 38 dossiers traités par les instances du Conseil de presse (CPQ). Parmi ces dossiers, 21 ont été soumis au comité des plaintes et 17 ont été jugées non recevables.
D’autres dossiers découlant du Printemps érable ont été traités depuis juillet 2013. Un de ces dossiers a provoqué beaucoup de remous sur les médias sociaux. Il a également généré 31 plaintes. Ces dernières visaient les propos des commentateurs Mario Dumont et Jean Lapierre lors de la soirée électorale du 4 septembre 2012.
Les commentaires livrés à chaud par les deux hommes, au sujet de l’attentat commis au Métropolis lors du discours de victoire de Pauline Marois, associaient les actes criminels commis aux contestataires étudiants, affirmaient les plaignants.
Le CPQ en a jugé autrement et a rejeté les griefs pour propos inexacts et discriminatoires. Le Conseil a cependant noté que le malaise émanait vraisemblablement du fait que les commentaires des deux chroniqueurs sur le radicalisme du mouvement étudiant suivaient l’annonce de l’attentat et de ses victimes par l’animateur de l’émission, Pierre Bruneau.
« Il aurait été souhaitable, devant un incident aussi tragique, que les mis en cause redoublent de prudence en distinguant clairement leurs commentaires portant sur la manifestation étudiante de ceux relatifs à l’attentat », peut-on lire dans la décision.
Plusieurs plaintes traitées concernaient des fautes présumées à l’endroit de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ). Le CPQ a rejeté une de ces plaintes, formulée à l’encontre du journaliste Gilbert Lavoie du quotidien Le Soleil. Selon les plaignants, M. Lavoie avait tenu des propos xénophobes, discriminatoires, inexacts et incomplets au sujet de la porte-parole de l’ASSÉ, d’origine française.
Une plainte portant sur la publication d’une photo tendancieuse, en janvier 2013, a été retenue contre le quotidien La Presse. La photo, montrant un manifestant masqué, associait l’ASSÉ à la commission d’actes de violence, a estimé le Conseil.
Le CPQ a par ailleurs retenu récemment une plainte à l’encontre du chroniqueur Jean-Jacques Samson, pour son texte Les parasites de l’ASSÉ, paru dans Le Journal de Québec, en février 2013. Ce texte, en plus de véhiculer des informations inexactes, exprimait et entretenait des préjugés et contenait des propos méprisants, a fait valoir le Conseil.