Rétrospective 2013 : une année au goût d’érable

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La carte interactive des « pédophiles » du JdM

Le Conseil de presse (CPQ) a retenu la plainte concernant la publication, sur le site Web du Journal de Montréal, ainsi que sur le site d’information Canoë, d’une carte interactive qui permettrait aux lecteurs, selon la plaignante, de localiser le lieu de résidence de personnes décrites comme des « agresseurs sexuels » ou encore des « pédophiles ». 

Après analyse, les membres du comité des plaintes ont estimé que le Journal de Montréal a publié des informations inexactes et a manqué de rigueur. Le quotidien avait comptabilisé les personnes qui n’étaient encore qu’accusées, sans avoir vérifié si elles avaient effectivement été reconnues coupables. Le journaliste admettait dans l’article qu’il n’avait pu vérifier si ces personnes n’avaient pas, depuis le moment du dépôt des accusations, changé d’adresse. Dans sa décision, le comité note que « ces inexactitudes déforment la réalité, exagèrent l’étendue du phénomène des agressions sexuelles et insécurisent inutilement des citoyens qui résident aux alentours des points de localisation identifiés. »

Le comité a par ailleurs rejeté le grief pour atteinte au droit à la présomption d’innocence et au droit au respect à la vie privée. Il a estimé que la carte n’offrait pas tout à fait le niveau de précision nécessaire à une identification claire des résidences identifiées sur celle-ci, bien qu’elle s’en soit dangereusement rapprochée.

Le CPQ a rappelé « [qu’]il n’est pas légitime de publier les adresses de personnes accusées de crime, sans avoir été trouvées coupables par un tribunal. La publication de cette information relève davantage de la curiosité du public que de l’intérêt public, sans compter que son dévoilement peut porter préjudice à la sécurité de l’accusé et de ses proches. »