Des journalistes pris entre l’arbre et l’écorce
Les journalistes québécois couvrant le conflit étudiant ont eu la vie dure ce printemps : plusieurs ont été arrêtés par les forces policières, tandis que d’autres ont été carrément agressés, physiquement dans certains cas, par des manifestants en colère. D’autres, notamment Félix Séguin, journaliste à TVA, a été pris à partie autant par les premiers que par les seconds.
D’un côté comme de l’autre, il semble que ces attaques procèdent d’une profonde mécompréhension quant au rôle fondamental que jouent les journalistes et les médias dans nos sociétés. À titre d’observateurs, ils doivent évidemment se rendre « sur le terrain », comme le veut l’expression consacrée, mais doivent du reste chercher à garder une certaine distance, garante de leur indépendance, par rapport aux événements qu’ils couvrent. Se tenir sur cette fine ligne est une tâche proprement funambulesque – une tâche dont certains n’ont visiblement pas été capable de saisir la difficulté.