Près de deux semaines après une demande d’excuses et de rétractation adressée à TVA, Jean Lapierre et Mario Dumont, la CLASSE tourne la page, sans avoir eu d’écho de la part de l’entreprise et des deux commentateurs.
« On ne s’acharnera pas. On ne pense pas qu’ils méritent autant d’attention », a commenté Jeanne Reynolds, porte-parole de la CLASSE, lors d’un entretien avec le Magazine du Conseil de presse, le 18 septembre.
Le 6 septembre, la coalition étudiante avait réagi aux propos tenus par MM. Dumont et Lapierre, dans le cadre d’une émission de TVA consacrée à la soirée électorale. L’émission a été diffusée en direct, le 4 septembre. Une lettre envoyée à TVA par la CLASSE est restée sans réponse.
Dans un extrait vidéo de l’émission, qui a beaucoup circulé dans les médias sociaux, l’animateur Pierre Bruneau et ses collègues Jean Lapierre et Mario Dumont réagissent à chaud aux événements violents qui se sont produits au Métropolis vers minuit, le soir des élections. Les membres du PQ qui s’étaient rassemblés dans cet établissement y célébraient leur victoire.
Les propos tenus par les deux commentateurs pouvaient donner à penser qu’ils établissaient un lien entre des manifestants étudiants et la fusillade et l’incendie qui ont conduit à l’arrestation de Richard Bain.
Tourner la page
« Nous, quand on a demandé des excuses, on voulait tracer la ligne entre ce que l’on juge acceptable et non acceptable, au niveau professionnel et éthique » résume Mme Reynolds.
Du côté de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), on admet aussi avoir tourné la page. Après avoir réfléchi à la possibilité d’envoyer à leur tour une lettre à TVA, les dirigeants de la FECQ se sont ravisés.
« La CLASSE l’a fait et ils [Jean Lapierre et Mario Dumont] ne sont pas revenus sur leurs propos », justifie Nicolas Groulx, coordonnateur aux relations média et aux communications pour la Fédération.
Il demeure que les propos des commentateurs de TVA ont pu laisser l’impression d’un lien à la défaveur des étudiants, note M. Groulx.
« C’est ce que M. et Mme Tout-le-monde, qui ne l’ont écouté qu’une fois vont comprendre. Nous, on a regardé plusieurs fois la vidéo, et quand on l’analyse, on voit qu’ils parlent des étudiants devant le Métropolis [alors que la fusillade et l’incendie se sont produits à l’arrière de l’édifice]. Mais il n’y a pas une coupure assez franche dans leur discours pour que les gens comprennent. »
À la Fédération étudiante universitaire (FEUQ), la réaction aux propos diffusés à TVA s’est limitée à l’envoi d’un courriel à un cadre de l’entreprise. La missive est restée sans réponse.