Montréal, le 10 juillet 2019 — La commission d’appel du Conseil de presse du Québec (CPQ) a étudié quatre décisions du comité des plaintes ayant fait l’objet d’un appel de l’une des parties. Elle a maintenu trois décisions et en a infirmé une.
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À l’unanimité, les membres de la commission d’appel ont infirmé la décision de première instance visant la journaliste Mélodie Nelson et le site Internet de Vice Québec concernant l’article « Le Canada finance une campagne religieuse contre la prostitution ». En première instance, le Conseil de presse du Québec avait retenu l’un des deux griefs de manque de rigueur de raisonnement et celui de refus d’apporter un correctif et avait rejeté les griefs d’information inexacte, de sensationnalisme, de manque d’équité, d’incitation au mépris et d’entretien des préjugés. La commission juge que le fait d’associer la CLES à une « pensée anti-travailleuse du sexe » relève de l’opinion de la journaliste qui a consulté d’autres experts dans le domaine pour appuyer sa thèse et rapporte des faits et des citations. La commission estime que l’on ne peut y voir un amalgame.
En première instance, le Conseil avait retenu le grief d’inexactitude, mais n’avait pas blâmé les mis en cause pour avoir employé les termes « immigrants illégaux » pour qualifier les demandeurs d’asile qui entrent irrégulièrement au Canada. Les membres de la commission d’appel ont estimé que la décision de première instance ne dictait en rien un langage politiquement correct et qu’elle ne faisait que souligner que les propos de l’animateur n’étaient pas exacts selon les définitions légales. Ils ont donc maintenu cette décision.
La plaignante contestait la décision de première instance relativement à un grief d’inexactitude. La commission a maintenu cette décision, jugeant que les mis en cause pouvaient se fier aux informations de l’experte consultée, même si l’appelante aurait souhaité que le média ait recours à un expert différent. En première instance, le Conseil avait rejeté les griefs d’inexactitudes, d’informations incomplètes, de partialité, de sensationnalisme et de refus de publier un rectificatif.
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Les membres de la commission d’appel ont confirmé la décision de première instance relativement à l’article « L’attaque chimique est une fabrication à 100 %, dit Assad », rejetant le grief d’inexactitude. La commission a estimé que la preuve fournie par l’appelant n’était pas probante.
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Le Conseil de presse remercie Cision d’avoir rendu possible l’envoi de ce communiqué.
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RENSEIGNEMENTS : Florence Reinson
Directrice éthique et déontologie journalistiques
Conseil de presse du Québec
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