La commission d’appel maintient deux décisions

La commission d’appel du Conseil de presse du Québec (CPQ) a étudié deux décisions du comité des plaintes ayant fait l’objet d’un appel de l’une des parties. Ces deux décisions ont été maintenues et ces dossiers sont maintenant clos. 

D2017-06-086(2) : donner le nom d’une rue ne constitue pas une atteinte à la vie privée 

La commission d’appel a maintenu la décision de première instance qui visait la journaliste Catherine Montambeault et Le Journal de Montréal concernant l’article « Prêts à tout pour sauver leur maison » qui relatait l’histoire de victimes des inondations du printemps 2017 dans l’ouest de l’île de Montréal. L’appel portait sur le seul élément du grief d’atteinte à la vie privée et à la dignité qui avait été rejeté. La commission d’appel juge que le principe déontologique en cause a été bien appliqué et constate que le média n’a pas publié l’adresse exacte de l’appelante, mais s’est limité à mentionner le nom de la rue et de la municipalité où elle réside. Ces informations étaient nécessaires à la compréhension de l’article, puisqu’il s’agissait de la couverture d’une inondation, un évènement d’intérêt public, et que le lieu où elle s’est produite était une information importante, souligne la commission. En première instance, le Conseil de presse du Québec avait retenu le grief de sensationnalisme ainsi que celui d’atteinte au droit à la vie privée et à la dignité sur trois des quatre manquements allégués. Il a blâmé sévèrement le média, mais a exonéré la journaliste, celle-ci n’étant pas impliquée dans les manquements déontologiques constatés. 

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D2017-04-055(2) : un manque de rigueur de raisonnement qui engendre de la discrimination

Les membres de la commission d’appel ont confirmé la décision de première instance visant le journaliste Yves Poirier et le Groupe TVA concernant le reportage « Controverse autour de l’annulation d’une collation des grades ». En première instance, le Conseil de presse avait rejeté les griefs d’information inexacte et de refus de correctif, mais avait retenu ceux de manque de rigueur de raisonnement et de discrimination. La commission confirme cette décision, jugeant que le journaliste n’a pas démontré qu’il existait un lien entre la fête du ramadan et l’annulation d’une collation des grades. Ce manque de rigueur de raisonnement a contribué à l’entretien du préjugé que les communautés religieuses demandent des accommodements qui ne sont pas raisonnables.

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