Le Conseil de presse du Québec a publié deux nouvelles décisions concernant des plaintes qu’on lui avait soumises. La première plainte a été retenue et la seconde rejetée.
D2022-11-222 : Patrick Chamoun c. Héloïse Archambault et Le Journal de Montréal
Le Conseil de presse retient la plainte de Patrick Chamoun au sujet de l’article « Elle meurt après une chirurgie esthétique dans une clinique de Westmount », de la journaliste Héloïse Archambault, publié dans Le Journal de Montréal le 23 novembre 2022, relativement à un grief de manque de fiabilité des informations transmises par les sources. Dans cet article, la journaliste rapporte qu’une mère de famille est décédée après avoir subi une chirurgie esthétique en clinique privée qui a mené à des complications. Elle souligne que la cause exacte de ce décès est inconnue. Elle cite ensuite un chirurgien plasticien qui s’est confié sous le couvert de l’anonymat. Celui-ci affirme que « plusieurs cas de sédation ont causé des complications en 2022 au Québec » et que « cela est lié à l’embauche d’inhalothérapeutes, plutôt que d’anesthésistes » afin de « payer moins cher ». Le Conseil a jugé que la journaliste présentait les allégations du chirurgien plasticien comme s’il s’agissait de faits avérés, sans vérifier ces informations potentiellement dommageables pour une profession auprès d’autres spécialistes. C’est pourquoi le grief de manque de fiabilité des informations transmises par les sources a été retenu à l’unanimité. Par ailleurs, un grief d’information incomplète a été rejeté.
D2022-12-229 : Quentin Condo c. Mathieu Bock-Côté, « La Joute » et LCN
Le Conseil de presse rejette la plainte de Quentin Condo concernant une intervention du collaborateur Mathieu Bock-Côté lors du segment « Contrôle des armes à feu : le fédéral se trompe-t-il de cible? » de l’émission d’affaires publiques « La Joute », diffusée le 5 décembre 2022 sur les ondes de LCN. À cette occasion, trois invités étaient conviés à débattre du projet de loi C-21 du gouvernement fédéral visant à restreindre l’accès à certains types d’armes à feu. Le plaignant reprochait à Mathieu Bock-Côté d’avoir tenu des propos discriminatoires tendant à entretenir les préjugés envers les Autochtones. Dans son allocution, M. Bock-Côté soutenait que « les armes [à feu] qui circulent dans les gangs de rue [au Québec], essentiellement, passent par les réserves que l’on connaît » et que « l’enjeu, c’est les armes qui passent par les réserves ». Bien que son exposé aurait gagné à être plus précis et détaillé, le collaborateur de « La Joute » n’a pas affirmé que « toutes les armes à feu illégales au Québec/Canada proviennent des communautés autochtones », comme l’avançait le plaignant. En déplorant que les propos de M. Bock-Côté entretiennent le préjugé que « toutes les communautés autochtones » sont « des trafiquants d’armes et des criminels », le plaignant a interprété ce qui était dit. En outre, le Conseil a estimé que M. Bock-Côté faisait référence au problème de trafic d’armes à feu illégales en provenance des États-Unis qui transitent notamment par le territoire d’Akwesasne, une réalité documentée par les autorités canadiennes. Le grief de discrimination a donc été rejeté.