Montréal, 8 juin 2016 – Le tribunal d’honneur du Conseil de presse du Québec a rendu et publié huit (8) nouvelles décisions reliées à des plaintes qu’on lui avait soumises. Quatre (4) d’entre elles ont été retenues, les quatre (4) autres ayant été rejetées. Quatre d’entre elles sont ici résumées.
Controverse entourant le démantèlement de la terrasse d’un restaurant : l’animateur Patrice Roy a fait preuve de partialité
D2015-05-141 : M. André Boileau c. M. Patrice Roy, chef d’antenne, Mme Catherine Cano, rédactrice en chef, Émission « Le Téléjournal 18h » et ICI Radio-Canada télé
Le Conseil de presse a jugé que le chef d’antenne du « Téléjournal 18h » à l’antenne de la Société Radio-Canada, Patrice Roy, avait fait preuve à deux moments différents de partialité dans son traitement de la controverse entourant la fermeture de la terrasse du restaurant Chez Alexandre, ce qui lui a valu un blâme.
Après la diffusion d’un reportage dans le cadre du Téléjournal du 13 avril 2015, dans lequel le propriétaire du restaurant Chez Alexandre faisait valoir son mécontentement vis-à-vis d’une nouvelle réglementation l’empêchant d’installer sa terrasse directement sur le trottoir, M. Roy lâchait ce commentaire : « C’est pas comme si on avait les terrasses six ou huit, neuf mois par année pendant l’été… Faut les laisser en paix, quoi! »
Quelques semaines plus tard, le 4 mai, M. Roy réalisait cette fois une entrevue avec M. Laurent Morissette, v.-p. du Regroupement activiste pour l’inclusion du Québec (RAPLIQ), qu’il concluait par ces mots : « si un jour le restaurant ferme, il va y avoir plus de place pour passer, mais il n’y aura plus de terrasse pour personne. Ni pour vous ni pour nous ».
Le comité des plaintes a jugé, à la majorité, que dans un cas comme dans l’autre, M. Roy avait « franchi la frontière du journalisme factuel – qui limite l’exercice de sa fonction de chef d’antenne – en commentant la nouvelle ». Deux membres du comité ont exprimé un avis contraire.
L’intérêt public ne peut justifier toutes intrusions dans la vie privée
D2015-08-016 : M. Nicolas Landry c. Mme Karine Bastien, journaliste, M. Pierre Champoux, directeur de la rédaction numérique, M. Michel Cormier, directeur général, information, services français et ICI Radio-Canada.ca
En 2014, la Direction des normes professionnelles de la Sûreté du Québec a ouvert une enquête sur des irrégularités qui auraient été commises par un de ses employés pour prolonger son congé de maladie. Celui-ci, en congé de maladie depuis près de six ans pour des problèmes psychologiques, est soupçonné d’avoir produit de fausses déclarations durant une période de six mois. La journaliste Karine Bastien, de Radio-Canada, rapporte ces informations dans un reportage diffusé le 5 août 2015 sur ICI.Radio-Canada.ca.
Le plaignant dans cette affaire, l’ex-employé en question, déplorait que la journaliste ait choisi d’évoquer, contrairement au communiqué de presse émis par la Sûreté du Québec, les motifs de son congé de maladie, une information qu’il ne jugeait pas d’intérêt public. Au nom de Radio-Canada, Michel Cormier, directeur général information des Services français, estimait au contraire cette information « pertinente, car susceptible de jeter un éclairage sur cette affaire ».
Le comité aura finalement donné raison au plaignant, jugeant que la nature des problèmes de santé du plaignant était de peu d’intérêt public, n’était pas nécessaire à la compréhension de l’histoire et ne pouvait justifier une intrusion dans la vie privée de ce dernier.
En conséquence, la journaliste Karine Bastien et ICI.Radio-Canada.ca ont été blâmés.
Association malencontreuse entre la Fête nationale, le cannabis et le FLQ
D2015-06-154 : M. Robert Billette c. M. Pierre Trempe, rédacteur en chef, l’émission « Téléjournal 22h » et ICI Radio-Canada Télé
L’entrevue entre la journaliste de Radio-Canada et Stéphane Archambault, porte-parole de la Fête nationale, se déroulait dans un parc, à Montréal, à une table. Or, sur la table de pique-nique, des graffitis et des gravures symbolisant une feuille de marijuana, ainsi que le sigle du Front de libération du Québec (FLQ), associaient malencontreusement la Fête nationale à ces deux symboles. Le comité des plaintes a jugé, à la majorité, que la diffusion de ces images témoignait d’un manque de prudence.
En raison du caractère anodin de la faute, le comité a préféré absoudre Radio-Canada et n’a donc prononcé aucun blâme.
Photographie trompeuse pour illustrer un article sur les armes à feu : une faute, promptement corrigée
D2015-08-015 : M. Éric Durand et M. Mathieu Gauthier c. M. Pierre Champoux, directeur de la rédaction numérique, l’application mobile de Radio-Canada et ICI Radio-Canada.ca
Pour avoir illustré un article portant sur les armes à feu avec la photographie d’une arme à autorisation restreinte, un AR-15, qui n’était d’aucune manière touchée par les modifications réglementaires dont il traitait, le Conseil a jugé que la Société Radio-Canada avait commis une faute.
Cependant, considérant la rapidité avec laquelle la SRC a corrigé sa faute, aucune sanction ne lui a été imposée, la faute ayant été absoute.
Une intervention mal rapportée à Point-Basse
D2015-07-006 : M. Denis Cormier et M. Charles Poirier c. Mme Hélène Fauteux, journaliste, M. Charles-Eugène Cyr, directeur général, et la station CFIM 92,7 FM
Le comité des plaintes a retenu partiellement la plainte déposée par MM. Denis Cormier et Charles Poirier contre la journaliste Mme Hélène Fauteur de la station CFIM 92,7 FM des Îles-de-la-Madeleine. Celle-ci a notamment erré en affirmant qu’un incident qui s’était produit au port de Havre-aux-Maisons impliquait plusieurs pêcheurs, ce qui s’est avéré inexact, une erreur que la station a refusé de corriger. Un blâme a donc été porté à l’endroit de la journaliste et de la station.
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SOURCE :
Julien Acosta, directeur des communications
Conseil de presse du Québec
Tél. : (514) 529-2818
RENSEIGNEMENTS :
Guy Amyot, secrétaire général
Conseil de presse du Québec
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