Montréal, mardi 7 avril 2015 – Le tribunal d’honneur du Conseil de presse du Québec a rendu et publié onze (11) nouvelles décisions reliées à des plaintes qu’on lui avait soumises. Neuf (9) d’entre elles ont été retenues, les deux (2) autres ayant été rejetées. Trois d’entre elles sont ici résumées.
Chronique sur les pompiers : des propos inexacts et irrespectueux (D2014-09-016)
En affirmant qu’en guise de moyen de pression, les pompiers de la Ville de Montréal avaient augmenté leur temps de réponse de 3 minutes, alors qu’en réalité cette augmentation variait plutôt entre 29 et 40 secondes, les plaignants dans cette affaire jugeaient que Richard Martineau avait déformé la réalité. Le comité des plaintes leur a donné raison.
En outre, le comité s’est rendu aux arguments de certains des plaignants, selon lesquels M. Martineau avait également manqué de respect aux pompiers en écrivant : « J’ai deux mots à vous dire. Le second est YOU. Et le premier commence par F et finit par K. » Il a cependant jugé que cette affirmation ne pouvait être assimilée à des propos haineux ou injurieux.
Série de reportages sur les fausses religions : des informations tendancieuse (D2014-10-031)
Dans cette affaire, la plaignante, membre de l’exécutif de l’Église Vie Abondante, reprochait au Journal de Québec et aux sites internet du Journal de Montréal et de TVA Nouvelles d’avoir induit le public en erreur en associant son église aux « fausses » religions dont ils traitaient, une association qu’elle jugeait trompeuse et tendancieuse. Elle reprochait également au journaliste, Nicolas Lachance, d’avoir fait de la fausse représentation, et aux différents médias ayant publié le reportage, d’avoir manqué à leur obligation de rectification.
Le comité des plaintes a rejeté le grief pour fausse représentation, mais a retenu les deux autres. En effet, par la mise en page de l’article paru dans le Journal de Québec, et par l’utilisation d’une photo de fidèles de cette église pour une vignette d’un lien menant à un reportage vidéo sur les fausses religions, le comité a jugé que les mis en cause avaient induit le public en erreur, puisqu’ils n’ont jamais fait la preuve que l’église en question pouvait être assimilée à une fausse religion dont la raison d’être ne tiendrait qu’aux congés fiscaux consentis par l’État aux organisations religieuses.
Considérant cette faute, le comité a également jugé que les mis en cause étaient dans l’obligation de publier un rectificatif, et de corriger, en ligne, l’association trompeuse.
Reportage sur la cimenterie de Port-Daniel-Gascons : pas inexact, mais déséquilibré (D2014-10-032)
Pouvait-on écrire que la future cimenterie de Port-Daniel-Gascons incinérera des déchets, comme le titrait le Journal de Québec dans un article paru le 22 septembre 2014? À cette question, le comité des plaintes a répondu, par une majorité de trois membres sur cinq, par l’affirmative, rejetant du même coup les prétentions des plaignants. Pour ces trois membres, la notion d’incinération, au sens usuel, s’appliquait au cas de la cimenterie de Port-Daniel-Gascons. Pour les deux membres dissidents, on ne saurait parler d’incinération, puisque techniquement, la notion d’incinération exclut le fait de brûler des déchets lorsqu’il s’agit de récupérer l’énergie ainsi produite dans le cadre d’un procédé industriel, ce qui est le cas ici.
Pour les mêmes raisons, trois des cinq membres ont estimé qu’il n’était pas exagéré de titrer que le fait de brûler un déchet du raffinage de pétrole, à savoir le coke de pétrole, ferait de la Gaspésie « la poubelle de l’Amérique ».
Le comité a par ailleurs retenu, à l’unanimité, un grief pour manque d’équilibre, puisque le journaliste a complètement omis de rapporter le point de vue des partisans du projet.
En rafale
D2014-09-015 : Information incomplète à propos de l’incorporation des médecins
Le comité des plaintes a donné raison à un plaignant, qui jugeait que le chroniqueur Michel Girard avait donné un portrait tronqué de la réalité dans une chronique diffusée à l’émission TVA Nouvelles 22h, alors qu’il commentait la question de l’incorporation des médecins. Comme le plaignant, le Conseil a jugé qu’il était essentiel de mentionner que le droit de s’incorporer avait été octroyé à plusieurs autres catégories de professionnels. Omettre de le faire laissait croire en une forme de traitement de faveur dont les médecins auraient bénéficié.
D2014-09-017 : Une charge contre laquelle le PVQ aurait dû pouvoir se défendre
Le plaignant dans cette affaire, membre de l’exécutif du Parti vert du Québec, jugeait que Le Devoir avait notamment manqué à son devoir d’équilibre en ne donnant pas l’occasion au parti de se défendre contre les attaques virulentes, publiées dans les pages du quotidien, par l’ex-chef du parti, Claude Sabourin. Le comité des plaintes lui a donné raison sur ce point, rejetant cependant ses autres griefs.
D2014-10-023 : Informations inexactes dans une lettre d’opinion
Les lettres d’opinion n’échappent pas à l’obligation qu’ont les médias de publier des informations exactes, et c’est en vertu de ce principe que le comité des plaintes a partiellement retenu une plainte déposée contre le Journal de Montréal, visant une lettre d’opinion portant sur le contrôle des armes à feu. L’auteure de la lettre y affirmait, entre autres, qu’il n’était plus obligatoire de présenter un permis d’arme à feu pour acheter une arme, et qu’en vertu du projet de loi C-42, les armes restreintes pourraient être librement transportées, ce qui est faux dans les deux cas.
D2014-10-026 : Les textes d’opinion doivent être identifiés comme tels
Après avoir rejeté des griefs pour inexactitude et manque d’équilibre visant un texte paru le journal El directorio comercial latino de Montreal, le comité des plaintes a cependant le grief pour mauvaise identification d’un texte d’opinion.
D2014-10-030 : Un « ex » mal identifié et une nuance importante oubliée
Le comité des plaintes a retenu la plainte déposée par M. Jean-Guy Demers, ex-maire de la municipalité de Dunham, contre la Voix de l’Est. Il reprochait dans un premier temps à l’hebdomadaire d’avoir écrit qu’il avait été condamné pour diffamation à l’égard d’un conseiller municipal, Neil Perkins, alors qu’à l’époque, ce dernier n’occupait plus ces fonctions. Dans un deuxième temps, il se désolait que l’hebdomadaire ait rapporté la mise sous tutelle de la municipalité qu’il dirigeait sans rappeler du même souffle qu’il avait lui-même réclamé cette mesure extraordinaire.
D2014-10-034 : Propos cités hors contexte
Par la voix de son directeur général, la Commission scolaire de la Pointe-de-l’île s’est plainte du fait qu’un article paru dans L’Avenir de l’Est, Le Flambeau de l’Est, Le Progrès Saint-Léonard, L’Informateur de Rivières-des-prairies et le Guide de Montréal-Nord ait rapporté, en les sortant de leur contexte, les propos du directeur d’une école sous l’égide de la commission scolaire. Alors que ce dernier commentait la construction d’un nouveau gymnase dans son école, ses propos ont plutôt été rapportés dans un article portant sur le lancement de la campagne électorale de M. Vincent Arciseri, qui briguait la présidence.
– 30 –
SOURCE :
Julien Acosta, directeur des communications
Conseil de presse du Québec
Tél. : (514) 529-2818
RENSEIGNEMENTS :
Guy Amyot, secrétaire général
Conseil de presse du Québec
Tél. : (514) 529-2818